
Pensées comme un mécanisme de réduction du temps de travail
destiné à mieux répartir la charge de travail et créer des emplois, les 35
heures (lois Aubry de 1998 et 2000 mais précédées en 1996 par la loi Robien mettant en place un système semblable mais non contraignant) sont devenues très vite, à coup de réformes successives (dès 2002), un
simple seuil de déclenchement des heures supplémentaires.
L’heure supplémentaire (au-delà de la 35ème heure) donne droit à une rémunération
majorée, ainsi que, éventuellement (si un accord d’entreprise est conclu) à un Repos Compensateur de Remplacement (pour tout ou partie de l’heure ou pour la
seule majoration), lui-même éventuellement racheté ou placé sur le Compte
Epargne Temps.
En plus, si le nombre d’heures supplémentaires effectuées
par un salarié dépasse un seuil appelé le « contingent d’heures supplémentaires », le salarié a droit à un Repos Compensateur (50% ou 100% de l'heure supplémentaire) et l’employeur doit solliciter, avant que les heures soient utilisées, l’avis (sans droit de véto) du
comité d’entreprise ou, à défaut, des délégués du personnel.
Sait-on dans les TPE-PME que le taux de majoration du
salaire, fixé par le Code du travail à 25% pour les 8 premières heures
effectuées chaque semaine (de la 36ème à la 43ème heure) et
50 % pour les suivantes, peut être limité jusqu’à seulement 10% par un accord
de branche? Et que les entreprises peuvent, dans le cadre défini par la branche,
librement négocier le taux de majoration ?
De même, sait-on dans les TPE-PME que le « contingent d’heures supplémentaires »
est librement négociable par accord d’entreprise (et là, hors de toute
référence à un accord de branche), sans fixation de plafond (hors celui imposé par les règles sur le repos obligatoire) ?
A noter que, compte tenu des règles sur le repos
obligatoire, le contingent pourrait théoriquement être fixé jusqu’à 405 heures
par salarié et par an et qu’en absence d’accord d’entreprise ou de branche, il
est fixé par le Code du travail à 220 heures par an et par salarié, ce qui peut
correspondre à près de 5 heures par semaine (cette dernière pouvant donc passer
à environ 40 heures, soit 8 heures par jour de travail effectif ce
qui est tout de même déjà pas mal si ce sont des heures de travail productives
et efficaces).
Pour finir, on peut préciser qu’en réalité le décompte par
semaine (les fameuses « 35 heures »)
perd du terrain, du fait des conventions de forfait (en heures ou en jours) qui
se multiplient et des nombreuses possibilités d’aménagement du temps de travail
qui permettent de décompter les heures non plus à la semaine mais en moyenne
sur la période de référence prévue dans l’accord d’aménagement.
Ces accords d’aménagement, conclus dans l’entreprise en
fonction des besoins économiques ou sociaux, peuvent porter sur des périodes
allant jusqu’à un an.
Et l’aménagement peut être décidé unilatéralement par
l’employeur s’il porte sur des périodes de 4 semaines maximum.
Les TPE-PME le savent-elles ?
Il est possible d’en douter.
Avant de modifier une fois de plus la réglementation
applicable aux « 35 heures »
un simple effort de pédagogie pourrait être utilement effectué.
Il pourrait fluidifier bien des situations et limiter des rancœurs alimentées par la complexité et l'opacité de la réglementation sur le temps de travail, sans cesse changeante depuis 1982.
[A noter que le temps de travail réel pour les salarié à temps complet serait de 39,40 heures par semaine]
[A noter que le temps de travail réel pour les salarié à temps complet serait de 39,40 heures par semaine]
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