Le détachement illégal de
salariés étrangers sur le territoire français est un fléau dans certains
secteurs et notamment le BTP, le transport et l’agriculture.
Un décret publié le 29 juillet
2016 impose la déclaration de détachement
dématérialisée sur le site Sipsi
à partir du 1er octobre 2016 (1er janvier 2017 pour
les attestations de détachement dans les transports).
Cela devrait considérablement
accroitre l’efficience de l’obligation de déclaration et des contrôles.
Le Sipsi, système dématérialisé
de déclaration et de contrôle des détachements, est financé par une nouvelle
contribution payée par les entreprises qui détachent des salariés en France (maximum 50 €
par salarié) ; il est géré par l’inspection du travail et est consultable à
tout instant par les services de police, gendarmerie, fisc, douane, Urssaf.
La loi « travail » du 8
août 2016 (en vigueur depuis le 10 août) renforce également les règles
applicables à la lutte contre les salariés.
Elle renforce l’obligation de vigilance du donneur d’ordre ou du maître de l’ouvrage.
Jusqu’ici, avant le détachement,
il devait s’assurer auprès de son prestataire de service qui détachait en France
du personnel que la déclaration de détachement avait été faite.
Il doit désormais qui doit aussi s’en
assurer auprès des sous-traitants
directs ou indirects agréés de son cocontractant et des entreprises de travail temporaires avec lesquelles son
cocontractant (ou les sous-traitants de ce dernier) a passé un contrat.
Pour cela, il doit se faire remettre une copie de la déclaration
de détachement.
S’il ne l’obtient pas, il doit faire sur Sipsi une déclaration
subsidiaire de détachement auprès de l’inspection du travail dans les 48
heures du début du détachement (un décret à venir doit préciser les modalités
de la dématérialisation de la déclaration subsidiaire).
(à noter que cela renforce l'obligation qui pèse sur le donneur d'ordre ou au maître de l'ouvrage de contrôler les travailleurs occupés sur ses sites, ce qui n'est pas simple à mettre en oeuvre).
Les sanctions sont renforcées
(amendes administratives, suspension de la prestation de travail qui n’était prévue
jusqu’ici qu’en cas de manquements graves de l’employeur aux règles sur le
salaire minimum, au repos, à la durée maximale de travail).
Certaines dispositions s’appliquent
au secteur du BTP, avec notamment un
renforcement de l’information sur la
législation française donnée aux salariés détachés dans une langue qu’ils
comprennent (lors de la remise de leur carte d’identification professionnelle
et par un nouvel affichage imposé sur les chantier, traduite dans l’une des langues officielles parlée dans chacun des Etats
d’appartenance des salariés détachés travaillant sur le chantier).
La sanction de fermeture de
chantier est adaptée pour les chantier courts et permet de fermer les chantiers
de l’entreprise en infraction sur d’autres sites que le chantier contrôlé.
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